
Maritime : naviguer de concert vers le net zéro
March 01, 2024
Ecrit par James Amos et Thomas Dauger
James Amos, head of marine – France, & Thomas Dauger, head of underwriting cargo – France, chez AXA XL
Le secteur maritime progresse dans son voyage vers le net-zéro. Alors que l'industrie évolue, James Amos et Thomas Dauger expliquent comment l’assurance contribue à la fois au développement des connaissances scientifiques et des nouvelles technologies énergétiques dans l'industrie maritime.
A l’instar de tous les secteurs, celui du maritime cherche à minimiser son impact sur l'environnement et à s'orienter vers un bilan carbone nul. Bien qu'il s'agisse de l'une des industries mondiales les plus anciennes, le shipping a toujours su se moderniser et s’adapter. La nécessité de trouver des moyens de réduire son empreinte carbone est la dernière étape de cette évolution et représente un défi - et une opportunité - déterminant pour l'avenir.
Nous voulons être en mesure d'aider tous nos clients du secteur maritime dans leurs efforts de réduction des émissions de carbone. Notre approche consiste à utiliser notre savoir-faire et nos compétences en matière de souscription pour aider la communauté scientifique à réaliser les percées nécessaires pour lutter contre le changement climatique et aider l'industrie maritime à adopter des méthodes d'exploitation plus durables.
À cette fin, nous participons à de nombreux projets et échangeons avec des organismes de tous horizons, ainsi qu'avec nos propres équipes internes, afin d'améliorer nos propres connaissances et de permettre aux scientifiques de travailler sur les innovations qui seront nécessaires pour aider le secteur maritime à atteindre son objectif de zéro émission nette.
Nous entretenons des liens étroits avec l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER), une institution océanographique basée dans la ville portuaire de Brest, et l'Institut polaire suisse (SPI), une organisation qui offre un soutien sur mesure aux scientifiques travaillant dans les régions polaires ou à haute altitude, pour n'en citer que deux.
Nous avons assuré la couverture de plusieurs projets scientifiques visant à trouver des moyens de lutter contre le changement climatique, notamment l'Energy Observer, un navire à hydrogène et à émissions nulles qui a été le premier navire à être entièrement autonome en énergie et qui sert de laboratoire pour les expéditions sous-marines, et le "Polar POD", une plateforme océanographique habitée et à émissions nulles accessible à la communauté scientifique internationale. La station, qui devrait être achevée et déployée en 2024, sera le capteur flottant le plus éloigné autour du pôle sud et l'une de ses missions consistera à mesurer la capacité des océans à absorber le CO2.
Alors que l'industrie maritime continue de chercher des moyens d'évoluer vers un modèle à plus faible émission de carbone, nous veillons à communiquer avec les clients, les courtiers et les investisseurs sur les possibilités et le potentiel des technologies et des techniques émergentes.
Le vent dans le dos ; anciennes/nouvelles méthodes de propulsion
Les efforts scientifiques et l'attention portée à la recherche de moyens d'aider l'industrie maritime à évoluer pour jouer son rôle dans une économie à plus faible émission de carbone commencent à porter leurs fruits. Nous travaillons avec des clients de toutes tailles, dans le monde entier, qui explorent l'utilisation de sources de carburant alternatives pour propulser leurs navires, par exemple.
L'une de ces innovations fait appel à un moyen de propulsion des navires vieux de plus de 7 000 ans : le vent.
L'énergie éolienne est une technologie qui présente plusieurs avantages évidents pour les navires et les assureurs.
Tout d'abord, la technologie nécessaire peut être incorporée relativement rapidement dans la conception des navires ou adaptée aux navires existants. Deuxièmement, cette technologie ne nécessite pas de grandes infrastructures. L'énergie éolienne peut être utilisée comme source principale d'énergie de propulsion d'un navire ou comme source secondaire. Bien que l'utilisation du vent soit une technologie ancienne à certains égards, elle a progressé à de nombreux égards. De nouveaux matériaux plus légers et plus efficaces sont désormais disponibles. L'amélioration des connaissances, qui permet de mieux prévoir les régimes de vent, les courants marins et la manière de les optimiser pour un passage efficace des navires, a permis d'améliorer l'efficacité du vent en tant que source d'énergie pour les navires.
À mesure que cette technologie se développe, l'assurance joue un rôle important en facilitant l'innovation et en débloquant des ressources.
En octobre de l’année dernière, É«¶à¶àÊÓÆµa eu le grand honneur d'assister au lancement officiel du "Canopée", le premier navire roulier à voile au monde.
"La capacité de notre équipe marine à soutenir la communauté scientifique et à utiliser les dernières recherches scientifiques dans la lutte contre le changement climatique nous permet de concevoir des solutions innovantes pour nos clients » Libby Benet, global chief underwriting officer, AXA XL.
Le "Canopée" est un cargo industriel hybride, doté de quatre ailes géantes articulées et automatisées qui l'aident à se propulser, réduisant ainsi considérablement les émissions de carbone. Ces ailes sont nettement plus puissantes que les voiles conventionnelles et, grâce à leur automatisation, elles peuvent pivoter sur 360 degrés pour permettre au navire d'exploiter au maximum le vent, ce qui lui permet de réduire sa consommation de carburant de 30 % par an en moyenne.Le navire de 121 mètres de long a été spécialement conçu pour transporter des fusées spatiales de l'Europe vers l'Amérique du Sud et est déjà en service, ayant effectué son premier voyage transatlantique à la fin de l'année dernière.
Des innovations telles que la conception et le développement du "Canopée" joueront un rôle extrêmement important dans les efforts déployés par l'industrie maritime pour réduire les émissions de carbone. Nous sommes fiers de dire que notre participation en tant qu'assureurs principaux du projet n'a pas seulement contribué à ce que ce concept innovant puisse prendre la mer, mais qu'elle nous a également permis d'acquérir une connaissance approfondie de la science, de la conception, des risques et des opportunités liés à la transition du transport maritime vers un modèle plus durable et à plus faible émission de carbone.
Nous participons également à l'élaboration d'une couverture pour d'autres voiliers commerciaux qui devraient être livrés courant 2024, ainsi qu'à d'autres projets visant à utiliser des innovations telles que la technologie des cerfs-volants, les voiles solides, les voiles gonflables et les voiles télescopiques.
Des routes commerciales plus vertes
Une autre évolution importante dans le cadre de la réduction des émissions dans le secteur du transport maritime a consisté à repenser les flottes et les itinéraires commerciaux afin de réduire les besoins en matière de transport terrestre.
De nombreuses flottes s'orientent vers l'utilisation de navires plus petits, capables d'accéder à des ports plus restreints. Cela a pour effet de réduire le nombre de kilomètres de transport routier nécessaires pour acheminer les marchandises par voie terrestre entre les ports. Cette réduction des kilomètres de transport routier se traduira par une diminution des émissions de carbone et aura également d'autres effets positifs, notamment le redéveloppement des ports secondaires et la décentralisation des processus et des chaînes logistiques.
Le voyage à venir
Lors des dernières Assises de l'économie de la mer à Nantes, le président de la France, Emmanuel Macron, a souligné non seulement l'importance de l'industrie maritime pour l'économie française et le commerce mondial, mais aussi le rôle indéniable qu’elle devra jouer dans la course vers le net-zéro.
Nos clients sont conscients du rôle qu'ils jouent dans cette révolution et utilisent de nouvelles technologies, de nouvelles techniques et de nouvelles façons de penser pour tenter de réduire leurs émissions de carbone et d'orienter l'industrie maritime vers une voie plus verte pour l'avenir.
Nos équipes risk consulting acquièrent en permanence des données pour renforcer leurs connaissances sur les risques et les opportunités liés à ces technologies en constante évolution. Cela nous aidera à accompagner nos clients tout au long de leur transition et de faire perdurer notre partenariat historique avec le monde maritime.
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