
Naviguer dans la transition maritime
Comprendre et s’adapter aux risques futurs
March 10, 2023
Ecrit par James Amos
Responsable de la souscription Marine France chez AXA XL
Le passage vers de nouvelles sources d’énergie, via la construction de navires toujours plus performants et la course à la neutralité carbone sont des priorités pour les acteurs du secteur maritime. James Amos, responsable souscription marine chez É«¶à¶àÊÓÆµan France, explique l’importance, pour les souscripteurs Corps, de capitaliser sur leurs connaissances, de les adapter et d’en tirer profit pour accompagner nos clients à gérer les risques lors de cette transition.
L’industrie du transport maritime – et les assureurs qui les accompagnent – est riche de plusieurs siècles. Et par-delà les siècles, elle a toujours su d’adapter. La technologie a progressé, les techniques ont changé, la demande des clients a évolué, et ainsi de suite. Les souscripteurs du secteur maritime se sont adaptés à ces avancées, en comprenant les risques et les possibilités que ces changements présentent pour les clients et en créant des solutions de souscription qui les aident à gérer et à transférer le risque.
A l’instar de toutes les industries, le secteur maritime se transforme et se voit contraint d’effectuer le passage de combustibles fossiles à des sources d’énergie et d’électricité à plus faible intensité de carbone pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2. L’Organisation internationale de l’organisation maritime (OMI) a défini une stratégie pour l’industrie qui vise une réduction de 40 % des émissions de CO2 d’ici 2030 et de 70 % d’ici 2050. Il est également indiqué que l’industrie devra réduire ses émissions totales de gaz à effet de serre de 50% par rapport aux niveaux de 2008 d’ici 2050.
Et nos clients évoluant dans le domaine du maritime empruntent cette voie. En effet, les industries et les zones géographiques dans lesquelles nos clients exercent leurs activités en sont également à des stades différents du parcours de transition. Notre rôle en tant que souscripteurs est de travailler avec nos clients pour comprendre où ils en sont maintenant, quels sont leurs besoins et quels objectifs ils souhaitent atteindre, quels risques et opportunités peuvent survenir en cours de route, et comment ils peuvent atténuer, gérer et transférer certains de ces risques.
Construire le changement
Le secteur de la construction navale est à bien des égards le moteur de cette transition. Les constructeurs de navires utilisent des moyens novateurs et créatifs pour améliorer l’efficacité énergétique des navires. Bon nombre de ces avancées technologiques sont des adaptations des méthodes actuelles – ou même anciennes – des voiliers. Par exemple, les constructeurs de navires travaillent à créer des aides à la propulsion, comme des voiles ou des cerfs-volants, pour accroître l’efficacité énergétique des navires. Les marins utilisent le vent pour propulser les navires depuis des millénaires ;
L’utilisation de nouvelles techniques telles que les voiles gonflables n’est qu’une étape sur un chemin évolutif. Et en tant que souscripteurs, nous pouvons nous aussi adapter les connaissances que nous avons déjà et les utiliser à bon escient pour aider nos clients à comprendre les opportunités et les implications de cette technologie en matière de risques.
L’utilisation de carburants de remplacement est un autre moyen de transition de l’industrie maritime. Certains explorent la possibilité d’utiliser l’anomie, l’hydrogène ou le méthanol comme sources de carburant de remplacement, par exemple, tandis que d’autres explorent l’utilisation de l’énergie nucléaire – elle-même déjà bien utilisée dans les sous-marins et les brise-glaces de la marine. Encore une fois, bien qu’il y ait de nouveaux risques ici, il y a aussi des adaptations de risques que nous connaissons très bien. La souscription de ces nouvelles sources de carburant nous obligera à utiliser notre expérience des carburants traditionnels et à la jumeler à une compréhension des risques des solutions de rechange.
Les carburants que les armateurs choisissent, ou sont en mesure d’utiliser, peuvent dépendre des industries ou des régions qu’ils desservent, de la taille de leurs navires, de l’âge de leur flotte, etc.
Ce sont des éléments de risque que nous connaissons déjà, et nos discussions avec les clients porteront sur l’évolution de leurs expositions à mesure qu’ils passeront à différentes sources de carburant.
Écosystèmes énergétiques
L’industrie maritime a toujours joué un rôle vital dans l’écosystème du secteur de l’énergie et, alors que les fournisseurs d’énergie se tournent vers de nouvelles sources, l’industrie maritime s’adapte parallèlement à elle. La mer – à la fois près des côtes et au large – est l’une des sources potentielles de carburant les plus importantes alors que nous nous dirigeons vers nos objectifs de zéro émission nette. Nos clients maritimes jouent leur rôle en transportant des câbles et des turbines pour les parcs éoliens et marémoteurs, en aidant à l’entretien des infrastructures et en manipulant des équipements, entre autres.
Nous possédons une connaissance approfondie du secteur pétrolier et gazier acquise au fil de décennies de souscription de ses risques. Et nos équipes de souscription tirent profit des leçons apprises – et continuent d’être apprises – dans ce domaine pour comprendre certains des risques liés aux nouvelles sources d’énergie et comment aider les clients à les gérer et à les transférer.
Nouveaux défis
L’adaptation de notre souscription à l’industrie maritime de l’avenir consistera à prendre en compte ce que nous savons déjà, à l’appliquer et à en tirer de nouvelles leçons en cours de route. Un bon exemple de ceci est notre décision d’assurer le polar pod lors de son expédition en Antarctique.
Nous n’avions jamais souscrit à un projet comme celui-ci auparavant – personne ne l’avait fait! Le Polar POD est un navire vertical, à zéro émission, habité de station océanographique qui voyagera pendant deux ans autour de l’Antarctique pour mesurer les changements climatiques lors d’une expédition dirigée par le scientifique et environnementaliste Jean Louis Etienne.
Nous n’avions jamais souscrit un navire d’exploration verticale auparavant, mais nous avons été en mesure de capitaliser sur les connaissances existantes et de les adapter à ce nouveau type de navire et aux nouveaux risques auxquels il peut être confronté. C’est une façon passionnante d’utiliser nos décennies d’expérience pour aider à permettre une recherche scientifique révolutionnaire.
Il y aura toujours un besoin pour les gens de transporter des marchandises via les océans. La question est de savoir comment ils vont s’y prendre à l’avenir. Il y aura de grands changements dans l’industrie maritime dans les années à venir - mais c’est une industrie qui a toujours changé et su s’adapter.
Nous sommes des partenaires à long terme de nos clients du secteur maritime, et nous continuerons de travailler à leurs côtés à mesure que leurs risques évoluent ; pour comprendre les différentes itérations de nouvelles technologies qu’ils expérimentent, les nouvelles sources de carburant qu’ils explorent et les types de navires qu’ils construiront et navigueront à l’avenir. La transition touche tous les secteurs, y compris notre propre industrie de l’assurance.
Nous sommes tous en train d’apprendre, de nous adapter et d’évoluer. Les relations et les connaissances que nous avons établies au fil des décennies nous aideront à aider nos clients maritimes à poursuivre leur transition – des ajustements à la technologie en passant par les navires d’exploration à la fine pointe de la technologie, nous avons l’esprit ouvert et l’ambition de permettre la transition tout en restant un partenaire indéfectible pour les années à venir.
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