
Orienter les voiles dans la quête d’un marché de l’assurance maritime plus rentable
January 29, 2021
Ecrit par Anne Marie Elder
Chief Underwriting Officer, Global Marine
La rentabilité sur le marché de l’assurance maritime a longtemps été entravée par des tarifs insuffisants et des processus inefficaces. Mais un vent nouveau se lève. Grâce à la capacité de conclure des contrats, à une meilleure discipline de souscription et à un effort pour adopter la technologie, le marché mondial de l’assurance maritime est peut-être au seuil d’une croissance sans précédent. Malgré l’incertitude sur les effets à long terme de la COVID-19, la récession mondiale et les conflits commerciaux en cours, plusieurs rapports de sociétés d’études de marché indiquent 8 milliards USD de croissance projetée d’ici 2024.
Anne Marie Elder, récemment nommée Chief Underwriting Officer pour la division Global Marine d’É«¶à¶àÊÓÆµ est prête à affronter la vague. Elle dirigeait auparavant la division Maritime pour la région Amérique du Nord, où elle a étendu la présence de la compagnie sur les marchés clés, diversifié son portefeuille, préconisé une plus grande utilisation de l’IA et de l’analyse de données, et amélioré l’efficacité dans tous les domaines.
En prenant ses nouvelles fonctions, Anne Marie se concentre sur la manière dont les principaux risques et tendances du secteur maritime peuvent avoir un impact sur É«¶à¶àÊÓÆµ ses courtiers et ses clients. Notre équipe Fast Fast Forward a discuté avec elle de ses projets pour l’activité maritime mondiale d’AXA XL. Voici les réponses d’Anne Marie.
Le marché maritime a commencé à se reprendre après des années de pertes sévères et devrait désormais connaître une croissance de plusieurs milliards sur les prochaines années. Quel est le moteur de cette croissance continue ?
Le marché maritime est intimement lié à l’économie mondiale : les importations et les exportations permettent aux navires de continuer à naviguer, et avant la pandémie de COVID-19, les marchandises circulaient à un rythme stable. Cependant, la récession causée par la pandémie entraînera probablement une baisse des primes. La rapidité de la reprise économique dépendra, en partie, de la rapidité avec laquelle elle rebondit.
La croissance est également motivée par le fait que les souscripteurs commencent à réclamer des tarifs plus élevés. Nous avions connu une décennie de baisses tarifaires, ce qui n’est tout simplement pas soutenable. Certains des syndicats les moins rentables du Lloyd’s ont commencé à faire des économies et à quitter ce domaine en 2019 en réponse à une demande d’amélioration de la performance.
La baisse de la capacité, associée à d’importants sinistres dans le secteur, ont été les catalyseurs d’une augmentation de tarifs nécessaire et d’une amélioration des conditions générales.
Quels sont aujourd’hui les principaux risques auxquels le secteur de l’assurance maritime est confronté ? Comment évoluent-ils ?
La pandémie de COVID-19 est actuellement le risque principal, en raison du ralentissement des échanges, mais la baisse de la demande a entraîné une accumulation de navires et de cargaisons dans les ports et les sites de stockage.Prenons l’exemple du pétrole. L’excédent de pétrole attend dans un port ou est entreposé jusqu’à ce que la demande se rétablisse ou qu’il soit vendu à un prix plus bas. De même, nous voyons des navires, par exemple des bateaux de croisière, immobilisés dans des ports de Floride. L’accumulation d’exposition dans une seule région crée plus de risque que ce que les souscripteurs avaient initialement envisagé.
Le cyberrisque est une préoccupation croissante à mesure que les navires adoptent plus de technologies. Ils recourent de plus en plus à une technologie avancée pour tout, de la navigation à la stabilité, en passant par le chargement/déchargement des cargaisons. Les navires autonomes, s’ils ne sont pas encore très répandus, présentent une exposition significative. Le secteur commence à prendre le cyberrisque au sérieux et l’utilisation de la couverture va augmenter avec le temps.
Les risques plus traditionnels comprennent les incendies à bord des navires, les explosions portuaires, les échouages et les catastrophes naturelles. Ces événements ont entraîné une hausse des sinistres ces dernières années.
Quelles opportunités identifiez-vous dans le secteur pour une meilleure utilisation de la technologie ? Y a-t-il de nouvelles solutions qui suscitent votre enthousiasme ?
Historiquement, le domaine maritime présente un ratio de dépenses plus élevé que d’autres domaines d’assurance. Le bénéfice n’est tout simplement pas là pour assurer les rendements. Jusqu’à présent, le domaine maritime a été lent à adopter l’analyse des données en raison de l’accent mis sur la souscription d’expositions uniques et la rédaction de polices sur mesure. Fournir une assurance maritime doit être un art... et une science.
La valeur des données est indiscutable. Le Lloyd' s cherche une plus grande efficacité opérationnelle ; le reste du marché doit suivre son exemple afin de retrouver la rentabilité. Si nous pouvons corréler les données et la propension aux sinistres, nous pouvons faire mieux que nos concurrents et générer des rendements supérieurs à la moyenne.
Établir des partenariats avec des sociétés insurtech nous a permis de nous appuyer sans problème sur l’analyse et l’automatisation. Nous avons récemment collaboré avec , qui établit automatiquement des devis, regroupe et émet des polices pour les risques de fret inférieurs à 10 000 USD. Les comptes plus petits ont tendance à être très rentables, mais il ne s’agit pas d’un secteur que nous ciblons historiquement en raison de l’intensité opérationnelle. Ce partenariat nous permet de pénétrer ce marché de manière efficace et d’augmenter nos rendements.
L'assurance maritime est un art... et une science.
Selon vous, quel a été le plus grand défi en prenant vos fonctions de CUO ? D’autre part, qu’est-ce qui suscite le plus d’enthousiasme chez vous ?
Mon plus grand défi consistera à identifier les nuances des marchés locaux de l’assurance partout dans le monde. La manière dont nous menons notre activité en Amérique du Nord peut ne pas s’appliquer à d’autres pays, comme l’Allemagne, la France ou Singapour. Je prévois de me mettre à niveau le plus rapidement possible.
L’équipe internationale a accompli un travail considérable pour bien dimensionner les secteurs sous-performants de notre activité et nous positionner pour tirer parti de ce marché en pleine croissance. À bien des égards, nous étions en avance sur le marché. J’ai hâte de voir ce travail se matérialiser dans les résultats commerciaux.
Quels sont vos objectifs pour vos premières années en tant que CUO ?
L’objectif principal consiste à mettre en œuvre notre modèle opérationnel cible en collaboration avec chaque région. Je prévois de déployer partout dans le monde la stratégie que j’ai suivie en Amérique du Nord : équilibrer notre portefeuille, augmenter notre efficacité et maximiser nos bénéfices.
Vous vous êtes donné pour mission de favoriser une plus grande diversité et une plus grande inclusion dans le secteur, en soutenant des groupes ressources dans l’entreprise, comme PRIDE chez AXA XL. Qu’est-ce qui est le plus gratifiant pour vous avec ces mesures ?
L’inclusion et la diversité me tiennent beaucoup à cœur, parce que j’ai connu l’adversité, pour ainsi dire, en ayant l’impression que je ne pouvais pas être moi-même sur le lieu de travail pendant de nombreuses années. Lorsque j’ai révélé mon homosexualité, cela a eu un effet spectaculaire sur la façon dont je me sentais au travail, sur la qualité de mon travail et sur la profondeur des relations que j’ai pu développer, qui manquait auparavant.
Je suis bien placée pour savoir que la carrière peut être entravée si on ne peut montrer sa véritable personnalité dans sa globalité au travail, donc je suis très honnête sur mes expériences et j’essaie de créer un environnement inclusif. Notamment sur un marché maritime dominé par les hommes, je me sens obligée, en tant que femme et en tant que personne homosexuelle, d’être la meilleure dirigeante possible afin que les gens sachent qu’il est possible de travailler dur et d’atteindre le sommet sans sacrifier son identité.
Des personnes m’ont dit qu’elles avaient lu un article sur mon expérience, et que cela les avait aidées à montrer leur soutien lorsque des proches leur ont révélé leur homosexualité. Des personnes m’ont révélé être homosexuelles pour la toute première fois au travail. D’autres m’ont raconté que mon exemple leur montrait qu’il est possible de réussir. Constater dans la réalité que je fais une différence dans la vie d’autres personnes est formidable.
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