
L'art de la souscription
August 23, 2017
Ecrit par Tania Bensoussan-Arthur, Directrice de la souscription, Specialty, France & Mathilde Duthoit-Michelet, Assurance des Ã…“uvres d'art
Les objets d’art et de collection requièrent une approche assurantielle spécifique. Les musées, les collectionneurs privés et les fondations d’entreprise nécessitent tous une couverture pour leurs objets de valeur –qui sont d’ailleurs souvent extrêmement fragiles. Tania Bensoussan-Arthur, Directrice de la souscription, Specialty et Mathilde Duthoit-Michelet, Souscriptrice, Œuvres d’art et valeurs chez XL Catlin à Paris, nous parlent des risques encourus par les professionnels du monde de l’art et les collectionneurs, ainsi que du fonctionnement des solutions d’assurance qui leur sont dédiées.
À qui sont destinées les polices d’assurance « œuvres d’art et valeurs » ?
Mathilde : Ces polices peuvent permettre de couvrir les risques que courent les musées, les galeries d’art, les expositions, les collections d’art privées ou institutionnelles. Dans de nombreux pays, comme en France, les grands musées sont publics et leurs collections permanentes sont assurées par l’état. En revanche, ces musées ont besoin d’une assurance lorsque certaines de leurs œuvres sont par exemple prêtées à d’autres musées. Dans certains pays, comme l’Allemagne et les États-Unis, les collections des grands musées sont assurées via des compagnies privées. Les acheteurs ont aussi parfois besoin de couvertures pour leurs meubles anciens, leurs bijoux, leurs caves, ou bien tout autre type d’objets de collection.
Quels sont, dans le domaine de l’art, les risques les plus importants ?
Mathilde : Le plus grand risque n’est pas le vol, contrairement à ce qu’on pourrait penser, mais le transport. Les conditions de transport d’une œuvre d’art dépendent du type de réalisation –une photographie ne sera, par exemple, pas transportée de la même manière qu’une installation artistique. Toute manipulation d’une œuvre représente un risque. Si le support de l’œuvre est en papier ou en toile, le niveau d’humidité et de climatisation de son environnement doit être précisément mesuré. Pour une tapisserie ou une photographie, la luminosité doit également être contrôlée. Les musées sont extrêmement consciencieux à propos des conditions très particulières qui doivent être respectées lors du stockage et du transport de leurs œuvres. L’art contemporain exposé en extérieur présente de nouveaux challenges en matière de gestion du risque. Ces réalisations n’ont pas d’emplacement permanent et sont exposées à un éventail de risques allant du vandalisme aux événements climatiques en passant par le terrorisme. Les musées et leurs assureurs doivent être attentifs à ces risques.
Lors de la crue spectaculaire de la Seine durant l’été 2016, le Musée du Louvre et le Musée d’Orsay ont activé leur plan et déplacé leurs œuvres stockées en sous-sols.
Qui est en charge de la gestion des risques liés aux collections d’un musée ?
Mathilde : Les musées ont des conservateurs, souvent des historiens de l’art, qui savent tout des œuvres de leurs collections. Ils ont également un régisseur –qui est par ailleurs en contact avec le courtier. Ensemble, ils gèrent les risques liés au stockage et au transport des œuvres.
Y a-t-il eu des exemples récents de musées ayant eu besoin de mettre en œuvre leur plan de gestion du risque ?
Tania : Lors de la crue spectaculaire de la Seine durant l’été 2016, le Musée du Louvre et le Musée d’Orsay ont activé leur plan et déplacé leurs œuvres stockées en sous-sols. Ils ont dû fermer leurs portes au public pour les transférer dans des salles ne risquant pas d’être inondées. Les musées de ce calibre ont des stratégies de gestion de crise précises et parfaitement rodées pour répondre à de tels événements.
À quoi ressemble le marché de l’assurance des œuvres d’art ?
Tania : La sinistralité sur le marché de l’assurance des œuvres d’art n’est pas attritionelle. Il y a parfois d’importants sinistres mais ils sont peu fréquents. Les contrats publics tendent à avoir une durée assez longue –souvent quatre ou cinq ans– afin d’assurer une sécurité de la couverture. Nous sommes l’un des seuls acteurs du marché à être également en mesure de couvrir les bijoux, les meubles anciens et tout autre type de collections. Il arrive d’ailleurs que nous assurions bijoux et d’objets d’art dans le cadre d’une même police lorsque, par exemple, une pièce contient une quantité significative de métal ou de pierres précieuses.
Mathilde Duthoit-Michelet peut être contactée par email à l'adresse suivante : mathilde.duthoitmichelet@xlcatlin.com.
Pour contacter l’auteur de cet article, merci de compléter le formulaire ci-dessous.
Plus d’articles
- Par Risque
- Par secteur d'activité
- Par famille de produits
- Par région
Ressources associées
- Tout afficher

L’assurance des risques identifiés : une solution de protection de valeur dans les opérations de fusions-acquisitions
Données spatiales : comment les satellites transforment le monde de l'assurance
É«¶à¶àÊÓÆµ en tant que régulateur, utilise des cookies pour fournir ses services, améliorer l'expérience utilisateur, mesurer l'engagement de l'audience et interagir avec les comptes de réseaux sociaux des utilisateurs, entre autres. Certains de ces cookies sont facultatifs et nous ne les installerons pas à moins que vous ne les activiez en cliquant sur le bouton "ACCEPTER TOUT". Vous pouvez désactiver ces cookies à tout moment via la section "Comment gérer vos paramètres de cookies" de notre politique en matière de cookies.