
Technologies autonomes : panorama d’un risque incertain et en constante évolution
October 31, 2019
Ecrit par Mukadder Erdoenmez
Directeur de la souscription Responsabilité civie, International, É«¶à¶àÊÓÆµ une division du Groupe AXA
Propulsés par des investissements massifs et des avancées technologiques impressionnantes, les véhicules autonomes sont toujours plus nombreux et intelligents, et leur écosystème ne cesse de se développer.
Les technologies autonomes s’invitent aujourd’hui dans les voitures, les taxis, les bus, les camions mais également dans des environnements fermés tels que les aéroports ou les campus. Il n’est plus rare de croiser la route de chariots élévateurs automatisés livrant des marchandises dans des centres de distribution ou des mini conteneurs acheminant des courses dans des zones définies, sans parler du secteur agricole qui lui aussi se dote de machines autonomes. Et la liste des secteurs amenés à être touchés par cette technologie dans les années à venir est longue…
Reproduire les capacités humaines
Les véhicules autonomes sont des systèmes extrêmement complexes, constitués de composants et de sous-composants de pointe. Quels que soient l'endroit ou la manière dont elles sont utilisées, ces machines doivent être capables de savoir : « où je suis » ; « ce qu'il y a autour de moi » ; « ce que je dois faire ensuite ». Elles doivent également pouvoir répondre à ces questions instantanément et de manière cohérente et précise et, dans de nombreux cas, dans des environnements variés et dynamiques.
En d'autres termes, l'autonomie mobile nécessite de reproduire la perception, la connaissance et la capacité humaines de prendre des mesures précises et appropriées. Ces qualités sont reproduites de manière fiable par les véhicules autonomes et les robots grâce à :
- des caméras, des radars et des capteurs qui enregistrent le lieu et l’environnement d'un véhicule ainsi que ses conditions de conduite ;
- un code logiciel et des algorithmes qui traitent les différents flux de données ;
- des contrôles automatisés pour conduire, accélérer et freiner.
Intégrer ces capacités humaines dans une machine nécessite donc énormément d’outils et de logiciels sophistiqués qui fonctionnent de concert, sans heurts et de manière indéfectible. À titre d’exemple, les véhicules disposant aujourd’hui de technologies autonomes possèdent une petite centaine de modules de contrôle électronique et dix kilomètres de câbles. Ils s’appuient sur près d'un million de lignes de code pour pouvoir fonctionner.
Par ailleurs, même s'ils n'ont rien à voir avec les performances du véhicule, de plus en plus de systèmes de divertissement inclus dans les voitures sont susceptibles d'entraîner un rappel de produit en raison des risques liés à la cybersécurité.
Le travail de fond que nous avons mené ces dernières années pour améliorer notre compréhension de cette technologie nous confère une position privilégiée.
Un environnement caractérisé par des risques en constante évolution
Les véhicules autonomes, à mesure que leur marché évolue, devraient engendrer une baisse des accidents de la route. Selon une étude néerlandaise, interdire l’utilisation du téléphone en conduisant permettrait d’éviter 600 décès sur la route chaque année. Triste exemple, on dénombrait aux Etats-Unis 3 166 décès causés par un manque d’attention au volant en 2017. Cela peut paraître évident mais laisser le volant à des machines réduirait fortement ce type d’accident, ces dernières ne pouvant se laisser distraire ou encore moins somnoler…
Si les technologies autonomes sont un moteur en matière de sécurité routière, la multiplication des acteurs de cet écosystème rendent leur gestion des risques complexe. La responsabilité est aujourd’hui majoritairement engagée pour le conducteur. À l’avenir, les constructeurs automobiles, les développeurs de logiciels ou les exploitants de flottes devront supporter une responsabilité beaucoup plus importante.
Prenons l’exemple des rappels de produits. Certains observateurs estiment que ce risque est un enjeu historique majeur pour le secteur automobile et pourrait prendre plus d'ampleur à mesure que les véhicules autonomes se démocratisent. Selon une étude récente menée par une équipe dont l'un de mes collègues faisait partie : « les rappels de produit augmentent de manière générale, mais les rappels dus à la technologie (des véhicules autonomes complexes) représentent un pourcentage toujours plus large ».
Certains analystes ont également noté que le coût de ces rappels ne cesse d’augmenter. Cela s'explique notamment par le regroupement et la spécialisation croissants au sein des diverses catégories de produits : en effet, de nombreux fabricants font aujourd'hui appel aux mêmes fournisseurs. Dès lors, lorsqu'un composant ou un système utilisé par plusieurs fabricants est défectueux, les impacts financiers peuvent se propager à grande échelle.
Au-delà de ce qui précède, des chercheurs alertent également quant aux conséquences des rappels de produits : « Parallèlement, les risques financiers dérivant de ces vastes rappels de produit sont susceptibles de nuire sérieusement aux constructeurs automobiles et à leurs équipementiers. Interruption d’activité, sanctions juridiques, pertes financières, image de marque : un très lourd impact pour l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement automobile ».
Qui est responsable ?
Les risques encourus semblent être sous-estimés par une grande partie de la chaîne d’approvisionnement. Je pense que plusieurs raisons peuvent être avancées.
La première est le caractère nouveau de cette technologie. En effet, bien qu'environ 21 millions de voitures autonomes soient attendus sur la route d'ici à 2026, l'autonomie mobile en est à de nombreux égards toujours à ses balbutiements. Rappelons que la première voiture autonome n’a même pas 15 ans ! Il s’agissait de Stanley qui a réalisé la prouesse de rouler 212 km dans le désert de Mojave en 2005.
Nous en sommes donc seulement au tout début de la collecte des données sur la manière dont les différents composants et sous-composants font défaut, ainsi que sur la fréquence de ces défaillances et leurs implications. C'est la raison pour laquelle les organismes de régulation du monde entier insistent sur la nécessité de soumettre les véhicules autonomes à des tests rigoureux dans des environnements clos avant de les autoriser à s'engager sur les routes publiques.
Peut-être plus important encore, de nombreuses questions relatives au partage de la responsabilité restent à ce jour sans réponse quand quelque chose tourne mal. Ces questions non résolues forment un véritable nœud inextricable. Qui sera responsable, par exemple, quand des erreurs logicielles viendront compromettre les performances ? Ou quand un défaut de fabrication entraînera un dysfonctionnement de capteur ? Ou si des pirates informatiques amènent un véhicule autonome à s'engager dans le sens inverse de la circulation ? (Des chercheurs dans une société de sécurité ont récemment démontré qu'il était très simple de modifier l'identification des voies en plaçant de petits autocollants le long de la route).
Accident, défaillance ou encore piratage et c’est la même question qui se pose : à qui attribuer la responsabilité ? Qu’elles soient liées au conducteur, au constructeur, à l’équipementier, aux codeurs ou autres, il n’en résulte pas moins qu’une vulnérabilité peut engendrer des conséquences dramatiques.
Une approche flexible et modulaire
Chez É«¶à¶àÊÓÆµ nous estimons que les technologies autonomes doivent continuer à se développer, et ce, même si un certain nombre de questions relatives aux vulnérabilités et aux risques restent toujours en suspens.
Nous avons donc élaboré une solution structurée, multi-branche, permettant de couvrir les risques associés à la conception, au développement, au test et à la mise en application de systèmes autonomes. Cette offre est à l'attention non seulement des entreprises qui construisent, détiennent et utilisent des véhicules autonomes, mais aussi des fabricants de composants et des développeurs logiciels qui font partie de cet écosystème.
Un élément clé de notre solution est une évaluation des risques basée sur une nouvelle capacité de référence que nous avons créée. Cet outil se base sur les données historiques des secteurs de l'automobile et de la technologie, ce qui nous permet d'établir un classement des risques du client en fonction des expériences des entreprises leaders dans ces secteurs. Ces informations tirées de l'évaluation peuvent également donner lieu à des discussions approfondies sur les opportunités de minimiser les expositions du client.
Notre solution consiste en une approche modulaire au transfert de risque ; les clients peuvent structurer différentes couvertures d’assurance en fonction de leurs besoins spécifiques et de leur situation. Pour une start-up menant des essais dans un environnement clos, par exemple, le programme pourrait prévoir une politique de responsabilité civile traditionnelle ainsi qu'une protection de ses propres biens. Pour les entreprises plus matures dont les véhicules autonomes circulent déjà sur des routes publiques, les couvertures peuvent être étendues pour inclure également, par exemple, une responsabilité civile pour les véhicules à moteur tiers, des rappels de produit, des altérations malveillantes de produits, la cybersécurité et bien d'autres choses jusqu'à la gestion de crise.
Dernière remarque : étant donné le nombre de questions actuellement toujours sans réponses quant au partage de responsabilités, nous estimons que des accords contractuels entre les constructeurs et leurs équipementiers devraient délimiter les risques que chacun est prêt à assumer, ainsi que les obligations de l’ensemble des acteurs de cet écosystème. En l’occurrence, la présence ou l'absence d'une clause de renonciation à la subrogation dans ces accords aura un impact concret sur notre politique de souscription et de tarification.
Chez É«¶à¶àÊÓÆµ nous pensons qu'une approche collaborative est essentielle. C’est pourquoi nous sommes déjà partenaires de développeurs de véhicules autonomes de premier plan. Ce sont les experts de leurs produits, technologies, algorithmes, etc. Et nous avons l'expertise accumulée dans plusieurs secteurs qui peut les aider à passer à la vitesse supérieure. En travaillant main dans la main, nous voulons les aider à exploiter les nombreux avantages que l'autonomie mobile a à offrir, tout en limitant les risques.
Nos équipes travaillent main dans la main avec nos clients pour continuer à développer la vision la plus complète possible de ces nouvelles technologies afin de leur proposer des offres et services toujours plus adaptés à leurs besoins.
Le travail de fond que nous avons mené ces dernières années pour améliorer notre compréhension de cette technologie nous confère une position privilégiée, dans le secteur, pour être en mesure d’accompagner nos clients dans l’incorporation de ces technologies à leurs opérations et les aider à minimiser leurs expositions.
Pour contacter l’auteur de cet article, merci de compléter le formulaire ci-dessous.
Plus d’articles
- Par Risque
- Par région
Liens directs
Ressources associées
La Blockchain peut-elle aider les assureurs d’art ?
Assurer l’économie collaborative
Between May 2014 and December 2015, six high-profile companies within the hospitality industry suffered customer data breaches. Malware, compromised card processing systems, gift shop point-of-sale registers, and hotel payment systems were all to blame for the spate of breaches.
From reservations and payment processing to rewards programs and guest services, customers are interacting with hotels and hospitality entities in a wide array of methods. The industry has built a business model of many points of contact with their customers.
These methods of reaching customers on many levels has become more than touch points in a customer service process – they have become vulnerabilities that could result in serious cyber breaches.
The Vulnerabilities
Such vulnerabilities are making the hotel and hospitality industry easy targets for hackers. As a result, every hospitality business – hotels, restaurants, reservation system vendors, and more – is facing the very real threat of a security incident. A restaurant chain with over 3,600 stores in 45 states had their customers’ payment card information stolen. A breach at a global hotel group impacted more than 1,200 of its properties. Another hotel chain had two breaches in two years, with customer data once again being compromised.
Hospitality
Businesses most targeted by hackers are ones that collect significant amounts of personal data on their customers. The hospitality industry is a frequent target because they collect payment card data, addresses, phone numbers, and other identifiable information that are sought by cyber thieves.
The problem is compounded by the lack of segregation of data that exists within the industry. For example, a hotel may operate separately than the restaurants housed on the property, but in far too many cases, the third party vendor systems are linked, allowing for a smoother transaction for guests, such as charging the restaurant tab to the guest’s hotel stay.
Therefore, a breach of a hospitality company can have far-reaching effects. Third party systems are particularly vulnerable, potentially threatening not only the vendor’s data, but the data of its customers, many of whom are large hotel and hospitality chains. Given all the individuals and companies involved, this kind of situation can produce a domino effect that can be felt well beyond the initial entity that was breached. In one notable breach in 2017, thieves gained access to a third party reservation system vendor, exposing payment and customer information. The system is used by over 32,000 hotels and lodging entities.
Hotels
By far one of the most vulnerable segments of the hospitality industry – and most targeted for point-of-sale intrusions – are accommodations. According to a , hotels account for 92 percent of all point-of-sale intrusions.
Hotels tend to be more vulnerable than other segments of the hospitality industry because of the number of touch points that hotel marketing processes attempt to establish with their customers. Customers make online reservations, sign up for loyalty programs that link to their cards, present payment cards for the front desk to make an imprint of, and purchase meals onsite.
For hotels offering a wide array of guest services, the threat is multiplied exponentially. Due to the interconnectedness of other business entities within a hotel – shops, restaurants, dry cleaning services, business centers, and more – breaches can spread quickly across the enterprise and be complex and costly to remediate.
The costs of these breaches are mounting. Six or even seven figure settlement costs are not uncommon. A fast-food restaurant had millions of payment card records for customers stolen and being offered for sale on the internet. The four-year average cost per breach in the hospitality industry is .
É«¶à¶àÊÓÆµ en tant que régulateur, utilise des cookies pour fournir ses services, améliorer l'expérience utilisateur, mesurer l'engagement de l'audience et interagir avec les comptes de réseaux sociaux des utilisateurs, entre autres. Certains de ces cookies sont facultatifs et nous ne les installerons pas à moins que vous ne les activiez en cliquant sur le bouton "ACCEPTER TOUT". Vous pouvez désactiver ces cookies à tout moment via la section "Comment gérer vos paramètres de cookies" de notre politique en matière de cookies.